Le Totalitarisme islamiste à l'assaut des démocraties
par Alexandre del Valle
Un an après les attentats du 11 septembre, le bilan de la lutte contre le
totalitarisme islamiste est accablant. Malgré le succès de l'opération Liberté
immuable et le renversement du régime des talibans en Afghanistan, la nébuleuse
terroriste Al-Qaida est demeurée pratiquement intacte, Oussama Ben Laden reste
introuvable et les principaux membres de l'organisation ont réussi à s'enfuir au
Pakistan, dans les Balkans, en Indonésie, dans les pays du Golfe, et même en
Europe, où ils réorganisent les réseaux et recrutent leurs prédicateurs.
Contrairement à une idée reçue, le drame du World Trade Center n'a pas
provoqué un mouvement général de prise de conscience du danger islamiste en
Occident. Les fondamentalistes islamistes continuent à prêcher, à s'organiser, à
convertir et à recruter en toute liberté en Europe et aux États-Unis.
Les Occidentaux ne semblent pas avoir encore compris que le péril islamiste
ne se limite pas au seul chaos terroriste. Avant de s?incarner dans des bombes
humaines ou des Etats obscurantistes et criminels comme le Soudan ou
l'Afghanistan des talibans, le totalitarisme islamiste est avant tout une
idéologie de destruction de masse, un fanatisme pathologiquement
anti-occidental, anti-juif et anti-chrétien, un nouvel enseignement de la haine,
même s'il se drape continuellement du manteau du " droit à la différence " et du
communautarisme.
Contrairement au nazisme et au stalinisme, le totalitarisme vert est le
premier qui ne soit pas le fait des " blancs judéo-chrétiens ", le premier
totalitarisme " exotique " originaire du Sud, même si les premières victimes
sont les Musulmans eux-mêmes. D'où le fait qu'il s'exprime au nom des victimes,
des " opprimés " du Tiers-monde et des " humiliés " du monde arabe. Son but
ultime n'est autre qu'une nouvelle solution finale de l'Occident démocratique et
du monde libre. Après le totalitarisme rouge fondé sur la lutte des classes et
le brun fondé sur la lutte des races, voici venu le vert, fondé sur les luttes
des religions et des civilisations.
Enquête minutieuse à l'appui, Alexandre Del Valle dresse un état des lieux
inquiétant de la pénétration islamiste en Europe et aux États-Unis. Dépendants
du lobby islamo-pétrolier du Golfe, muselés par le politiquement correct et
dupés par la rhétorique victimiste et communautariste des organisations
islamistes, les dirigeants occidentaux ont échoué dans leur lutte contre le
terrorisme. Les fidèles de Ben Laden étendent peu à peu leur emprise, usant de
la stratégie subversive propre aux mouvements révolutionnaires. En analysant
avec précision les ressorts de ce nouveau totalitarisme, l'auteur lève le tabou
majeur de l'islamiquement correct, et démontre à quel point les démocraties sont
suicidaires lorsqu'elles accordent la liberté d?expression aux ennemis de la
Liberté.
Alexandre Del Valle, professeur de géopolitique à l'École de Guerre
économique, a publié plusieurs ouvrages traitant des questions de l'islamisme et
des relations internationales, dont Islamisme et Etats-Unis (L'Age d'Homme,
1997) et Guerres contre l'Europe (Les Syrtes, 2000, réactualisé en septembre
2001). Il collabore à plusieurs quotidiens (Figaro, Frankfurter Allgemeine
Zeitung) et revues géopolitiques (Politique internationale, Géostratégiques et
Outre-Terre). |