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Moïse Rahmani

Le soleil est là enfin (3 juillet 2013)

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Alors que l'Europe s'enfonçait dans la guerre, en novembre 1940, près de 400000 juifs polonais étaient parqués en plein coeur de Varsovie. Irena Sendler s'engage dès les premiers jours du conflit dans l'action clandestine dans la Pologne occupée ; quiconque aidait les juifs risquait la peine capitale. Cela n'a pas suffi à entamer sa détermination. Aide-soignante au Bureau d'Aide Sociale, elle a sauvé, d'octobre 1939 à avril 1943, 2500 enfants du ghetto de Varsovie promis à la déportation et à l'extermination.

Cette biographie romancée, composée d'événements vécus dans le Ghetto de Varsovie d'octobre 1939 à avril 1943, est la première en France à relater l'action d'Irena Sendler.

Jeune aide-soignante lorsqu'éclate le second conflit mondial, elle va très vite prendre parti pour la vie en mettant sur pied un réseau destiné à sortir les enfants du Ghetto. Son engagement total, son ingéniosité et son sang-froid lui permettront de sauver 2500 d'entre eux promis à la déportation et à l'extermination.
Son combat actif contre l'entreprise de mort nazie lui vaudra d'être honorée, en 1965, du titre de juste parmi les Nations par le Mémorial Israélien de la Shoah Yad Vashem.

Pour rédiger leur ouvrage, David Barré et Agata Mozolewska se sont rendus à Varsovie et ont eu la chance d'y rencontrer Irena Sendler. C'est au cours de leurs visites et de leurs différents en­tretiens avec celle qui se défendait d'être une héroïne que cette dernière leur a livré les grandes lignes de ses activités pendant la guerre.
 
Née le 15 février 1910 et décédée il y a tout juste un an à l’âge de 98 ans, Irena Sendler est longtemps restée méconnue en Pologne où pourtant elle fut une figure de la résistance durant la seconde guerre mondiale. Par son action, elle a sauvé 2 500 enfants juifs au risque de sa vie en les faisant sortir du ghetto instauré par les nazis dans un quartier de Varsovie. Elevée dans l’amour de son prochain, elle aimait à répéter cette petite phrase que lui avait inculquée son père, médecin pour les pauvres : "Aide toujours celui qui est en train de se noyer, sans considération de religion ou de nationalité". C’est donc tout naturellement qu’elle devint infirmière puis assistante sociale auprès des familles pauvres de Varsovie.
 
Dès la création du ghetto de Varsovie par les occupants nazis en 1942, elle prit des risques considérables pour aider ses occupants, leur faisant parvenir nourriture, vêtements et médicaments. Par la suite, elle en fera sortir clandestinement des enfants, leur fournissant de faux papiers et les plaçant dans des orphelinats ou des familles d’accueil. Le 20 octobre 1943, elle est arrêtée par la Gestapo, torturée et condamnée à mort. Miraculeusement sauvée grâce à la corruption d’un officier allemand, elle continuera son travail sous une fausse identité.
 
Le mémorial israélien de l'Holocauste, le Yad Vashem, lui a décerné en 1965 le titre de "Juste parmi les Nations", réservé aux non-juifs qui ont sauvé des juifs. En 2003, elle a reçu "L'Ordre de l'aigle blanc", la plus haute distinction civile polonaise. En 2007, élevée au rang d'héroïne nationale, son nom est proposé par le président polonais à cette époque, Lech Kaczynski, pour le prix Nobel pour la Paix.
 
C’est la vie de cette femme que retracent David Barré et Agata Mozolewska dans leur livre. L’écriture à la première personne du singulier et les nombreux dialogues rendent le récit plus vivant, plus dynamique, plus réel, permettant une meilleure identification du lecteur au personnage principal ainsi qu’un incroyable sentiment d'empathie. Par bien des aspects, il me rappelle le journal d’Anne Franck. Ce livre mérite à être connu, tout comme Irena Sendler.
 
Elle, elle a sauvé les autres. Irina Sendler
de David Barré et Agata Mozoloewska – Editions du Cosmogone
178 pages – 18,50 euros – ISBN 972-8103-007-5
 
Et, chez le même éditeur,
 
Le peuple juif plonge ses racines dans la Bible, le Livre des livres. C'est aux livres qu'il doit son existence et sa survie. Leur histoire est la sienne, pleine de flammes et de larmes, de bruit et de fureur. Joseph Cohen la conte ici, réussissant la gageure de rassembler dans ce volume tout ce qui concerne les écrits qu'a réalisés, que commente, vénère et sauvegarde le peuple juif. À son exacte place et dans son exacte mesure, cette étude pourrait donc être considérée, elle aussi, comme le livre des livres : elle est la Somme des Sommes. On y (re)découvrira la profondeur de la pensée hébraïque, la beauté des caractères, de l'iconographie et des reliures, la cruauté des persécutions, l'opiniâtre souci de préserver... On y trouvera la tragédie souvent, la comédie parfois, l'émotion toujours.
 
Peuple du Livre, les Hébreux n’ont pas produit uniquement le Livre des Livres, la Bible, mais aussi de nombreux autres ouvrages importants traitant de tous les domaines de la pensée.
 
Ces ouvrages, à travers les siècles, ont été, à l’instar du peuple juif, maltraités, méprisés et condamnés au bûcher. Malgré cela, des milliers, voire des centaines de milliers de rouleaux, de manuscrits, de livres, ainsi que toutes sortes de documents, furent découverts, le plus souvent par hasard, dans des endroits aussi inattendus que des grottes inaccessibles, des cachettes reculées, des cimetières, des archives… presque toutes ces découvertes, constituent des aventures extraordinaires. Les plus célèbres d’entre elles sont celles des manuscrits de la mer Morte, des lettres de Bar Kokhba, des textes de la Guéniza du Caire, des Guénizot européennes et des bibliothèques entières qui avaient été confisquées par le gouvernement russe ou par les autorités nazies…
 
Les écrits du peuple hébreu. Transmission d’une culture millénaire
De Joseph Cohen
334 pages – 40 euros – ISBN 978-2-9142-837-1
 
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La singularité du crime nazi dans l’Histoire est aujourd’hui connue sous le nom d’Auschwitz. Mais qu’en est-il exactement de cette singularité, qu’en est-il de la pensée de cette singularité ? Le propos de cet ouvrage est d’interroger des textes théoriques contemporains – philosophique, mathématique, psychanalytique, idéologique – dans lesquels est abordée, sous une forme ou une autre, la question de la singularité d’Auschwitz.
« Qu’appelle-t-on penser Auschwitz  ?» la première et la plus importante partie de ce volume – qui donne son titre à l’ensemble –, est une étude de la thèse de Lacoue-Labarthe sur ce sujet (dans Fiction du politique, 1987), laquelle consiste en un commentaire de l’unique phrase que Heidegger ait jamais prononcée au sujet des chambres à gaz. L’enjeu est donc d’exposer d’abord la pensée de Heidegger au sujet d’Auschwitz  ; ensuite d’exposer la critique qu’en propose Lacoue-Labarthe  ; enfin de comparer cette dernière à la pensée de Hannah Arendt, toujours sur ce même sujet, ne serait-ce que parce que celle-ci fut très largement influencée par la méditation heideggerienne sur l’essence de la technique – et c’est l’un des enjeux de cette étude que de le montrer.
Cette étude, qui se veut un hommage à Philippe Lacoue-Labarthe, dont l’œuvre philosophique tout entière s’est vouée à penser la compromission du philosophe Heidegger avec le nazisme et ses « silences » sur l’extermination des juifs d’une part, d’autre part à intégrer les acquis métaphysiques de la pensée du plus grand philosophe du siècle écoulé, prend vivement part, en outre, à la « question Heidegger » qui, depuis la sortie du livre d’Emmanuel Faye (2005), se trouve une nouvelle fois au centre de l’actualité philosophique.
« La solution finale du problème de la consistance», la deuxième partie de ce volume, a pour point de départ un texte du mathématicien français Girard, texte dans lequel celui-ci critique le programme du mathématicien allemand Hilbert d’une « solution finale du problème de la consistance ». Girard prend appui sur l’homonymie de cette formule avec celle, nazie, d’une « solution finale de la question juive ». L’enjeu pour Ivan Segré est dès lors d’interroger l’homonymie en question. Outre le texte de Girard, sont également sollicités les textes de Arendt sur le totalitarisme et ceux textes de Badiou sur la philosophie des mathématiques, textes qui justifient d’interroger la signification théorique d’une telle homonymie et, pour une part, en rendent raison.
« L’énigme antisémite», livre de Daniel Sibony se veut une interprétation analytique nouvelle des raisons et des ressorts d’un antisémitisme « millénaire » ayant abouti à Auschwitz. L’étude critique qu’Ivan Segré en propose met en évidence les contradictions qui travaillent l’analyse du psychanalyste. En effet, un certain nombre de déplacements conduisent l’auteur à identifier Auschwitz et les attentats du 11 septembre 2001, de telle sorte que, de la singularité qu’il s’agissait au départ d’élucider, il ne reste bientôt plus rien.
« L’avenir d’une négation» est l’analyse critique d’un courant de pensée qui s’évertue à identifier la politique d’émancipation, ou la radicalité de gauche, avec une nouvelle forme d’antisémitisme. Il s’agit en l’occurrence d’interroger la manière dont Eric Marty, Alain Finkielkraut ou Jean-Claude Milner repèrent dans les textes du philosophe Alain Badiou une nouvelle forme de négationnisme. Puis de les réfuter. Enfin un « épilogue » aborde la thèse d’Alain Badiou au sujet d’Auschwitz, ainsi mise en regard de celle, complice et adverse, de Lacoue-Labarthe, qui ouvre ce recueil de textes. Livre grave, le plus souvent, conçu comme le pendant de La Réaction philosémite  ; fait à la fois pour qu’on mesure quel philosophe est aussi le polémiste, et combien la plus profonde fidélité à ce que fut Auschwitz est ce qui commande que soient démasqués ceux qui usent de son nom à des fins de petite politique. Les deux livres sont faits pour être lus ensemble.
Ivan Segré est docteur en philosophie. Il vit aujourd’hui en Israël où il poursuit ses recherches.
 
Qu’appelle-t-on penser Auschwitz ?
D’Ivan Segré – Editions Lignes
206 pages – 20 euros – ISBN 978-2-355-26031-5
 
Et, du même auteur, chez le même éditeur
 
Sans aucun doute, le premier livre à s’attaquer avec exactitude et justesse à la violente campagne pseudo-« philosémite », dans laquelle Yvan Segré lit les traits d’une trahison politique (qu’il qualifie ici de « réactionnaire ») et non ceux d’une fidélité à l’universalisme juif. La Réaction philosémite, ou La trahison des clercs est l’ouvrage d’un logicien hors pair, que double, de bout en bout, un ironiste rare. Ivan Segré vit en Israël
En titrant La Réaction philosémite, et en sous-titrant La trahison des clercs, un horizon d’attente se dessine… À l’aube du XXIe siècle, un courant idéologique significatif s’est manifesté en France, dont les représentants ont été notamment Alexandre Adler (historien), Emmanuel Brenner (sociologue), Eli Chouraqui (cinéaste), Alain Finkielkraut (philosophe), William Goldnadel (avocat), Jean-Claude Milner (linguiste), Robert Misrahi (philosophe), Pierre-André Taguieff (politologue), Shmuel Trigano (sociologue), Yves-Charles Zarka (philosophe)… Le déclenchement de la nouvelle Intifada (septembre 2000) et la perception d’un renouveau de l’antisémitisme en France ont conduit ces intellectuels à produire un certain nombre de publications, documentaires, réquisitoires ou plaidoiries qui répondraient aux deux mots d’ordre que sont la « lutte contre l’antisémitisme » et la « défense du sionisme ». Leurs détracteurs les ont qualifiés d’intellectuels « communautaires » ou « communautaristes », dénonçant de la sorte l’exacerbation d’un particularisme identitaire, en l’occurrence juif. On sait par ailleurs que Julien Benda rend raison en ces termes du titre de son célèbre ouvrage : « Comme l’ancien prophète d’Israël, le clerc moderne enseigne aux hommes : « Déployez votre zèle pour l’Eternel, dieu des armées ». Telle est depuis un demi-siècle l’attitude de ces hommes dont la fonction était de contrarier le réalisme des peuples et qui, de tout leur pouvoir et en pleine décision, ont travaillé à l’exciter ; attitude que j’ose appeler pour cette raison la trahison des clercs. » Il semble dès lors aller de soi que notre argument aura pour enjeu de renouveler celui de Julien Benda, autrement dit de mettre en évidence la « trahison » de l’universel qui orienterait les intellectuels dits « communautaires ». Et comme il s’agirait, en l’occurrence, d’« exciter » un particularisme juif, la trahison des clercs apparaîtrait pour ce qu’elle est littéralement, à savoir le retour à « l’ancien prophète d’Israël », qui serait le retour à une forme particulariste du divin (ou de la pensée). Or, précisément, notre argument n’est pas celui-là, puisqu’il s’agira dans cet ouvrage de réfuter que ce courant de pensée soit « communautaire ». C’est aussi pourquoi cet adjectif sera systématiquement placé entre guillemets. Nous soutiendrons en effet non seulement que ce courant idéologique est réactionnaire, et non communautaire (au sens propre cette fois), mais en outre qu’il relève davantage de la trahison d’un particularisme juif – soit une trahison des clercs entendue en un sens rigoureusement adverse : un devenir clerc. Et nous montrerons, au travers de l’examen minutieux d’un choix de textes représentatifs du courant intellectuel dit « communautaire », que ce que nous avons nommé la réaction philosémite est la pièce maîtresse, en France contemporaine, d’une opération idéologique d’envergure visant à imposer le mot d’ordre d’une « défense de l’Occident ».
 
La réaction philosémite ou la trahison des clercs
264 pages - 20 euros – ISBN 978-2-355-26828-5
 
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Toute interrogation sur l'écrivain juif d'Occident se heurte à d'infinies ambiguïtés. Pour Benjamin Fondane, né Wechsler, auteur français d'origine roumaine, la conquête de l'identité fut ardue. Tout au long de son existence, il n'a cessé de redéfinir son judaïsme. Celui-ci n'est ni une pratique ni une observance, mais une exigence spirituelle. Et souvent cette relation au judaïsme s'affirme sous une forme paradoxale. Comme Celan, comme Kafka, comme Chestov et tant d'autres, Fondane est un de ces Juifs du xxe siècle aux prises avec la tradition juive, en quête d'une issue pour l'individu, alors que le judaïsme ne conçoit l'individu qu'à travers la collectivité. En même temps, il cherche dans la Bible une alternative à la pensée rationnelle de l'Occident. C'est ainsi qu'il parvient à transmettre un message universel qui touche le lecteur d'aujourd'hui. Nous avons rassemblé dans ce volume la plupart des textes que Fondane a consacrés au judaïsme. La première partie comprend les écrits de jeunesse en langue roumaine, où l'on trouve des articles concernant des figures juives roumaines, mais aussi Marc Chagall et Shalom Alechem. La deuxième partie est constituée par des textes écrits en français après son départ de Roumanie. S'ils sont imprégnés de la pensée existentielle que Fondane a développée suite à la rencontre de Léon Chestov, l'on y découvre aussi des réflexions sur Martin Buber, Franz Kafka, ou Jacques Maritain.
 
Entre Jérusalem et Atbènes. Benjamin Fondane à la recherche du judaïsme
Textes réunis par Monique Jutrin – Editions Parole et Silence et Lethieuleux
272 pages – 22 euros – ISBN 978-2-2836-1090-9
 
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Banni de la famille après son installation en Californie, l’oncle Yeshayahou concocte un plan diabolique pour secouer son frère et sa belle-soeur Tonia, la grand-mère du narrateur, installés au mochav de Nahalal, une coopérative agricole de Galilée. Après la révolution d’Octobre, et alors qu’une importante partie de la communauté juive quitte la Russie pour émigrer en Palestine, se développe une défiance toujours plus grande vis-à-vis de l’Amérique au sein des communautés socialistes de la région. Autant dire que l’oncle -–qui se fait maintenant appeler Sam - est considéré comme le traître de la dynastie, un vulgaire capitaliste essayant de se racheter par l’envoi d’enveloppes pleines de dollars.
Il connaît l’obsession de la grand-mère Tonia pour la propreté et décide de lui envoyer le tout dernier modèle d’aspirateur. Personnage à part entière, l’aspirateur nommé sweeper devient le moteur des histoires familiales, des tensions intergénérationnelles, et des anecdotes les plus folles. C’est que l’objet magique possède en réalité un secret. Grand-mère Tonia découvre avec stupeur que la saleté n’a pas disparu de son appartement mais s’est confortablement installée dans le ventre du cheval de Troie. Immédiatement enfermé dans la salle de bains et recouvert d’un linceul blanc, il restera cloîtré quarante années avant de revoir la lumière et finalement se volatiliser.
Plusieurs versions de sa disparition existent, mais peu importe les variantes, Meir Shalev met ici en scène sa vision de l’écrivain, un conteur qui s’applique à raconter l’incroyable sur le terreau de la réalité. Il nous plonge avec une légèreté jouissive dans son invraisemblable histoire familiale et dégage ainsi avec une grande finesse les ambiguïtés de la société israélienne naissante.
 
Meir Shalev est un journaliste et écrivain israélien, né en 1948 dans le village de Nahalal en Galilée (Israël). Il a publié des romans, des essais et des livres pour enfants, dont certains sont traduits en français. Il contribue régulièrement au journal Yediot Aharonot. Il habite à Jérusalem.
 
Ma grand-mère russe et son aspirateur américain
de Meir Shalev, traduit (hébreu) par Sylvie Cohen – Editions Gallimard
240 pages – 18,90 euros – ISBN 978-2-07-013114-3
 
Et, chez le même éditeur,
 
Dans le bureau de feu Thomas Colbert, un magnat du commerce maritime, Philippe Zafar, le jeune préposé au classement des archives, découvre un bref texte manuscrit, fort compromettant pour celui qui s’en avérerait l’auteur.
Aveux déguisés du défunt ? Exercice littéraire sans conséquence ? Philippe Zafar se lance dans une enquête qui va vite prendre une dimension à laquelle rien ne l'avait préparé.
On retrouve dans ce roman d’aventures, déployé sur un siècle et trois continents , de l’Amérique du Nord aux tropiques, l’écriture vive et talentueuse de François Garde dont le précédent livre, Ce qu’il advint du sauvage blanc, a été récompensé par huit prix littéraires, parmi lesquels le prix Goncourt du premier roman.
 
François Garde est juge administratif, ancien conseiller de cabinets ministériels, administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), de 2000 à 2005, ancien secrétaire général du gouvernement de la Nouvelle Calédonie.
 
Pour trois couronnes
de François Garde
304 pages – 20 euros - ISBN 978-2-07-014187-6                                             
 
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Dans les années 1960, le narrateur retourne le temps d'un été à Roccalimata au coeur de sa Sicile natale. Un récit de voyage qui croise les souvenirs du narrateur enfant et le présent de l'homme qu'il est devenu.
 « Selon mon père, les mois de juillet et d'août étaient l'époque idéale pour un voyage en Sicile. En réalité, il n'était soleil ni canicule qui eût pu l'obliger à tomber la veste, le gilet et le chapeau, les chaussures montantes, le col dur et la cravate. Dans cette tenue, et une valise à chaque main, il se mettait en route avec moi pour son village. En sa qualité d'employé des Douanes il avait droit à un billet annuel gratuit pour lui et sa famille. Et c'était l'argument décisif pour vaincre les perplexités de ma mère qui voyait partout des dangers et des dépenses, particulièrement dans les voyages. "De la frontière suisse à la pointe de la botte, disait-il, personne n'utilise ce billet mieux que moi." Et il prenait le billet pour Trapani, sachant très bien qu'il n'irait pas plus loin que Palerme et renoncerait au dernier morceau du trajet. Il regrettait seulement de ne pas avoir dix enfants, pour pouvoir imposer aux Chemins de fer de l'État une plus grande charge, une plus grande dépense. »

Trois décennies s'écouleront avant que le narrateur ne se décide à renouer avec le rituel voyage du père au pays de ses origines, l'espace de quelques jours d'un été ardent, le temps de retrouver les oncles et les tantes qui sont restés au village, et qui vieillissent, entourés de leurs proches. Étrangement, rien n'a changé à Roccalimata en ces années soixante... C'est ce portrait intact d'une Sicile aussi secrète que mythique que nous dévoile Piero Chiara avec ces soleils écrasants, ces scènes de famille hautes en couleur, ces amours dérobées et ces confessions bouleversantes.
 
Piero Chiara (1913-1986) est entré dans la postérité avec des fictions truculentes proches de la comédie italienne de l’après-guerre, immortalisées au cinéma par Ugo Tognazzi : La chambre de l’évêque ou Le trigame. Il est aussi l’auteur du Préteur de Cuvio et d’une foule de nouvelles brillantes qui font revivre les bourgades lombardes à l’époque du fascisme et des années 50.
 
Face contre terre
de Piero Chiara, traduit (italien) par Henri Lewi - Editions P.G. de Roux
208 pages – 24,90 euros - ISBN 978-2-36371-027-7
 
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En février 1971, des intellectuels dont Michel Foucault, Daniel Defert, Jean-Marie Domenach, Pierre Vidal-Naquet et Gilles Deleuze fondent le Groupe d’Information sur les Prisons (GIP) pour s’attaquer aux «barreaux du silence». Deux années durant, le GIP a su rassembler magistrats, journalistes, médecins, travailleurs sociaux, détenus, ex-détenus et leurs proches autour d’une volonté commune : «faire savoir la prison» et pratiquer à cette fin une intolérance active envers l’intolérable.
Cinq brochures ont paru, fruit d’enquêtes militantes, relayant la parole des détenus, sans filtre, dans sa brutalité et son intensité. S’y succèdent réponses à des questionnaires, correspondances, cahiers de revendications de mutins, entretiens avec un Black Panther incarcéré... Autant de documents qui permettent à ces invisibles de sortir de l’ombre, de s’inventer comme force politique.
Pour replacer cette expérience collective d’exception dans son contexte socio-politique, l’ouvrage comporte une chronologie détaillée des années GIP conçue par Philippe Artières.
 
Intolérable
Groupe d’information sur les prisons – Editions Verticales
352 pages – 16,50 euros – ISBN 978-2-07-014075-6
 
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Casterman continue sa série des Petits Pop-up panoramiques avec un superbe tome 7 sur Versailles.
 
Particulièrement soigné, ce pop-up Je vous écris de Versailles propose, dans un élégant format de poche, une exploration illustrée, minutieuse et très vivante de l’extraordinaire complexe architectural qu’est le Château de Versailles. Douze sites inoubliables.
 
Versailles.
Petit Pop-up panoramique
7 euros - ISBN 978-2-203-06469-9
 
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